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CARNETS de VOYAGE, au pays des caribous
CARNETS de VOYAGE, au pays des caribous
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2 mars 2007

Et voilà, nous y sommes. Cela fait 6 mois que je

avion

Et voilà, nous y sommes. Cela fait 6 mois que je suis icitte. Déjà 6 mois je pourrai dire. J’ai toujours cette impression d’être arrivé il y a seulement quelques semaines. Pourtant, il s’en est passé des choses depuis. Je me souviens de la dernière semaine précédant mon départ. J’avais  une étrange sensation. Je ne réalisais pas encore que j’allais tout quitter pour tout recommencer. C’est lors de la dernière nuit où j’ai enfin réalisé que beaucoup de choses allaient changer. Des derniers coups de fils avec les amis au dernier repas avec la famille, les premiers doutes sont apparus. Certes, l’idée d’immigrer ne se fait pas sur un coup de tête car c’est un projet qui prend du temps à mettre en œuvre, mais je ne me rendais pas trop compte de certaines choses. Plus les mois avançaient, plus j’étais excité à l’idée de venir icitte. Mais au dernier moment, je me suis posé des questions. A savoir si j’étais vraiment prêt à tout laisser, ce que j’allais perdre, ce que j’allais gagner, si je me sentais capable d’assumer seul cette nouvelle étape. Néanmoins, je savais au fond de moi que je prenais la bonne décision car c’est un projet que je voulais vraiment réaliser.
Les débuts sur Montréal ont été un peu plus difficiles que prévus. Je me suis demandé à un moment donné où j’avais mis les pieds. Quand on vient une première fois en tant que touriste, tout est beau tout est neuf. Mais quand on y retourne pour faire sa vie, les choses ne sont plus vraiment les mêmes. La recherche de la fameuse première expérience québécoise a été non sans mal. Je voulais à tout prix éviter de passer par la case « commis de comptoir » comme sont obligés de faire beaucoup de nouveaux immigrés. C’est peut être orgueilleux de dire ceci, mais je l’assume pleinement. Je savais très bien que mes diplômes et mes expériences seraient plus ou moins reconnus mais je ne pensais pas que j’allais autant galérer pour trouver quelque chose d’intéressant. De plus, je n’arrivais pas avec un stage en poche payé par l’Etat français et où après c’est plus facile de dire qu’en 3 mois on a tout vécu icitte et que la vie est facile une fois rentré en France!! ( relisez les premiers articles, vous comprendrez à quoi je fais référence). Je n’avais pas pris assez conscience de l’importance de l’anglais avant d’arriver et je l’ai payé lors de mes premières entrevues. Autant dans la majorité du Québec il n’est pas nécessaire , autant à Montréal il est pratiquement indispensable. Et là, c’est dur de se prendre des refus quand on a l’habitude de travailler depuis plusieurs années. On commence à douter sur soi-même, sur ses capacités. Le plus dur, c’est de se remotiver quand vous êtes seul, quand personne n’est là pour vous « rentrer » dedans, vous faire réagir. Certes, je me suis fixé des barrières élevées dès le début, mais je savais en arrivant icitte que tout était possible. Comme on dit, « le Canada est l’Amérique sans les ricains !! ». Je suis comme çà. J’ai beaucoup d’ambitions et la patience n’est pas vraiment une de mes qualités. J’ai eu la chance de rencontrer une personne qui m’a beaucoup aidé et soutenu. Elle se reconnaîtra car elle sait tout le bien que je pense d’elle. Encore merci à toi Danielle. Finalement, j’ai réussi à rentrer à la « Financière Manuvie ». Initialement, je ne devais faire qu’un remplacement de quelques jours, mais finalement j’y suis resté pratiquement 2 mois avant de démissionner, en étant mis en concurrence et pris la place d’une autre. Néanmoins, j’ai continué à chercher et à postuler dans mon domaine, la finance. Je travaillais de 8.00am jusqu’à 3.30pm sans m’arrêter pour pouvoir partir plus tôt et passer des entrevues. Je devais me changer des fois dans les toilettes pour ne pas trop intriguer ma responsable car je n’avais pas envie de me faire virer si elle voyait que je cherchais déjà à partir. Je me présentais avec la fatigue d’une journée de boulot et des fois sans avoir pris le temps de manger. J’ai passé quelques entrevues sans grand succès, toujours à cause de mon anglais qui est indispensable dans mon domaine, alors que mon niveau n’est pas si pire que çà, ou alors on me proposait de sortir de l’île de Montréal. Chose impensable à mes yeux. Je me suis moins découragé, même si les doutes réapparaissent vites, car j’avais déjà une job. Et puis, un dimanche soir, j’ai envoyé un CV spontané sans grande conviction sur le site du n°1 canadien en émission de fonds communs de placement. Dès le lendemain matin, on m’a convoqué pour une entrevue. Le feeling est bien passé jusqu’au moment où  j’ai du écrire une correspondance en 15 minutes sur l’évolution d’un fonds commun …en anglais of course !! Gros stress, mais bon, j’ai bien géré le coup. On devait me donner une réponse d’ici la fin de la semaine. Finalement, je ne l’aurai que 3 semaines après ! Je vous laisse imaginer dans quel état j’étais durant tout ce temps!! Je me repassais sans cesse l’entrevue en tête car je venais de réaliser qu’une opportunité comme celle-ci ne se représenterait pas d’ici tôt. Logiquement, j’aurai du travailler dans le service des successions mais je me retrouve responsable du service juridique de la direction générale du Québec même si le droit n’est pas trop ma spécialité ! On est alors fin décembre et s’annoncent les premières fêtes de fin d’année sans la famille. Paradoxalement, je n’avais pas l’impression d’être déjà à Noël car il n’y avait pas de neige mis à part quelques chutes ici et là. J’ai eu mon premier coup de blues début janvier. Je savais avant de partir que je n’allais plus voir mes proches durant un an, mais on ne peut vraiment se préparer à gérer certaines situations. Ca fait parti de l’aventure. Commençant petit à petit à nouer des contacts, cette période a été finalement moins pénible.
Aujourd’hui, en rien je ne regrette d’avoir franchi l’atlantique et malgré quelques galères, je suis content où j’en suis maintenant. J’ai réussi tant bien que mal à accélérer les choses d’un point de vue professionnel, mais surtout j’ai beaucoup appris sur moi-même car je suis sorti de ma « routine » marseillaise et depuis le début, je me débrouille seul. Alors certains proches se demanderont si je compte toujours partir après l’été comme il était initialement prévu avant mon arrivée. La réponse est tout simplement NON. Pour ceux qui ne le savent pas, je comptais passer un an dans chaque grande ville canadienne d’est en ouest pour finir à Vancouver pour les jeux olympiques d’hiver en 2010. J’ai toujours autant envie de voyager, de découvrir et d’apprendre, mais à un moment donné, il faut savoir se poser un petit peu. C’est bien d’avoir pleins de projets, mais certaines choses font que par la suite nos plans changent. On ne peut tout contrôler et c’est ce qui rend la vie palpitante. J’aime vraiment Montréal. On tombe vite en osmose avec cette ville. Certains s’en rendent compte dès le début ou après plusieurs mois et d’autres une fois partis. Malheureusement pour eux, il est alors plus difficile d’y revenir à cause des papiers. Comme on dit, on se rend compte de certaines choses que quand on les perd. Moi, je me sens bien icitte à tout point de vue. Montréal est une ville cosmopolite où se mélangent près de 110 communautés en toute sécurité et il y a sans cesse des activités à faire ou voir. Autant à Marseille j’étais casanier, autant les journées sont trop courtes maintenant. Qu’il fasse beau, froid ou qu’il neige, il est de plus en plus rare que je rentre directement à la maison après le travail. Et nous sommes qu’en hiver…Certes, certaines journées sont difficiles, comme le fameux « lundi frette » à –38° ou comme aujourd’hui où ça a été galère sous la tempête car les trottoirs n’ont pas été déneigé. Mais bon, ça fait parti du folklore du fameux « hiver québécois » à la fois tant attendu que redouté par les nouveaux arrivants. Néanmoins, l’hiver est vraiment sympa. Il suffit de s’y acclimater. J’ai trouvé ma place à Montréal et je m’y sens très bien même si « j’abandonne » certains projets. Mais à vrai dire, ça n’a plus vraiment d’importance. Je ne dis pas que je ferai toute ma vie icitte, car je sais que par amour pour mes parents je rentrerai un jour, mais j’ai envie de prendre le temps de découvrir le Québec, l’est du Canada et des Etats-Unis tout en restant à Montréal. Et quand viendra le temps, je me fixerai de nouveaux objectifs. Croyez-moi, j’en ai toujours autant !! Mais ce « Demain » là est beaucoup plus loin que le « Demain » qui était initialement prévu. De toute façon, il peut se passer encore tellement de choses d’ici là, qu’à vrai dire je ne sais encore où je serai d’ici un an, deux ans, …Alors j’essaye de profiter au maximum de l’instant présent et après j’irai là où ma destiné me conduira. Et puis, si je n’ai pas le temps de découvrir et faire tout ce que je voudrai, je me dis que je vis déjà quelque chose d’unique et que j’aurai tout de même pleins de choses à raconter plus tard à mes enfants. Je profite de l’occasion pour faire une grande dédicace à ma petite famille. Vous savez qu’il est dur pour moi de dire certaines choses, mais sachez que je n’en pense pas moins. Egalement, un petit message pour « Sherman » : courage pour ces moments difficiles. Accroches-toi même si c’est dur, sinon j’interviens ! ;0)

Vous trouverez un peu plus bas 2 vidéos sur l’immigration au Canada. Depuis l’ouverture de ce blog, vous êtes pratiquement une centaine à me suivre quotidiennement et à me poser diverses questions sur la vie d’icitte. Désolé de ne pouvoir vous répondre mais même si je n’ai pas trop le temps, ce n’est pas à moi de vous dire (pour certains) si vous devriez venir ou pas. Le Canada favorise l’immigration et il est plus ou moins facile d’avoir la résidence. Mais sachez que ce type de démarche ne se fait pas sur un coup de tête et qu’elle a un coût. Certes le Canada offre beaucoup de possibilités, mais ce n’est pas non plus le paradis car il n’existe nul part dans ce monde pourri. Il y a autant de bonnes que de mauvaises choses dans chaque pays. Après, tout dépend de ce que vous recherchez vraiment, quelles sont vos attentes. Le Québec offre une certaine qualité de vie que l’on ne trouve plus en France malheureusement. La vie y est beaucoup moins stressante et on sait prendre le temps de vivre. Même si nous parlons la même langue, il ne faut pas croire pour autant que nous sommes pareils. Deux cultures nous séparent. Aux premiers abords on ne s’en rend pas vraiment compte, mais petit à petit, on commence à voir certaines différences, surtout au travail. Mais ça fait parti de l’aventure ! A titre personnel, je m’y plais vraiment pour diverses raisons. Néanmoins, mon avis aurait put être bien différent il y a quelques mois ou si les choses ne seraient pas les mêmes aujourd’hui. Ce n’est pas aussi facile que l’on pourrait le croire sous prétexte que nous parlons la même langue. Quand vous débarquez dans une agglomération de plus de 3,5 millions d’habitants, dites-vous qu’on ne vous attend pas. C’est à chacun d’y faire son trou comme on dit ! D’un point de vue professionnel, le Canada m’a plus offert en 6 mois que la France en 5 ans en termes d’intérêt du poste, des responsabilités et de salaire. Je ne m’estime pas plus intelligent ou plus con qu’avant, mais la mentalité n’est pas la même. Icitte on ne vous juge pas par rapport à vos diplômes ou le positionnement de votre école de commerce. On recherche avant tout des compétences acquises sur le « terrain » et des personnes désireuses d’apprendre. La situation que j’ai présentement ne me serait jamais arrivée en France où j’étais cloîtré derrière un guichet dans une banque pas très populaire. Je ne sais pas l’image que reflète ce blog car au début il était uniquement destiné à mes proches, mais s’il vous suscite l’envie de venir, j’en suis ravi. Néanmoins, il ne faut pas croire que tout est rose. Lors de mes premières séances d’informations à l’ANAEM, une association qui aide les nouveaux immigrants, j’avais rencontré plusieurs personnes qui au bout de 6 mois ne travaillaient toujours pas ou alors à temps-partiel pour pouvoir vivre. On est d’une part en concurrence avec des jeunes qui « naissent pratiquement » bilingues et d’autre part, certains sont obligés de retourner à l’université selon leurs profils car certaines professions sont régies par des ordres professionnels. Il y a certes des offres d’emplois à foison , mais beaucoup sont précaires ou à temps partiels. Certaines personnes, autant françaises que québécoises, chinoises, … sont obligées de cumuler 2 jobs. Si au bout d’un an pratiquement la moitié des français sont déjà repartis, ce n’est pas pour rien et je ne parle pas de ceux qui se plaignent de n’avoir que 2 semaines de vacances ( moi j’en aurai 4 au bout de …10 ans), pas de RTT, de travailler 40 heures minimum, de l’instabilité de l’emploi (même si ça peut être un avantage pour le salarié) car cela n’ont rien compris en venant icitte. Certains s’adaptent facilement à cette nouvelle culture, d’autres pas. Certains se trouvent rapidement une job répondant à leurs attentes, d’autres pas. On estime qu’il faut en moyenne 1 an à un immigré pour qu’il retrouve son train de vie. Un an c’est à la fois court et long. C’est vrai que quand certains arrivent en famille, il faut mieux avoir quelques économies de côté car quand on repart de 0, c’est à tout point de vue et les $$$ partent très vite au début. J’ai eu également d’autres échos de mauvaises expériences mais je n’en ferai pas mention car le Canada a beaucoup de points positifs à mes yeux et certains ont très bien réussit. Alors si vous avez des questions n’hésitez pas à insister et je prendrai alors le temps de vous répondre, mais il serait également préférable que vous contactiez des personnes qui galèrent pour avoir leurs impressions et leurs visions des choses car mon jugement n’est malheureusement pas l’image que pensent tous les français d’icitte. Le seul conseil que je pourrai donner pour les moins de 27 ans (?), serait que vous veniez avec un PVT d’un an pour voir comment ça se passe. Si au bout de 6 mois vous vous y plaisez et y trouvez votre compte alors dans ce cas là vous entamerez les démarches pour avoir la résidence avant la fin de votre visa. Pour les autres, il faut savoir prendre des risques car l’aventure vaut tout de même d’être vécue. Quoiqu’il arrive ça restera de bons souvenirs. Comme m’avait dit un chauffeur de taxi immigré, tout le monde trouve sa place à Montréal. Reste à savoir dans quelle place vous situez-vous ?


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Commentaires
H
Ben pour moi, c'est déjà fait :)<br /> <br /> En nouveau venu, on se fait régulièrement un bilan et le tien ressemble plus ou moins au mien, sauf que niveau boulot, j'ai un peu moins galéré :)<br /> Chaque expérience est différente de toutes façons.<br /> <br /> Merci pour les vidéos, c'est très intéressant.<br /> <br /> Au fait, je travaille au 16ème maintenant.....
F
Félicitation pour ce beau message, convaincant et sincère à la fois. Tu ne dois ta réussite qu'à toi même... en revanche tu peux remercier les personnes qui t'ont aider.Ton épanouissement professionnel et personnel fait plaisr à voir! <br /> I wish you the best for the future.<br /> Le meilleur est à venir.<br /> Merci à toi.<br /> Little Sherman. <br /> <br /> Et à tous tes lecteurs.... qu'attendez vous pour survolez l'Atlantique????
CARNETS de VOYAGE, au pays des caribous
  • Expatrié de l'autre côté de l'atlantique pour diverses raisons, ce blog vous permettra de suivre mes aventures chez les caribous et de garder contact. Alors n'hésitez pas à passer de temps en temps !! (cliquez sur ma photo pour une présentation détaillée)
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